
Dans son rapport annuel sur l’état de la France consacré aux inégalités, le Cese voit dans le décrochage scolaire un défi majeur pour les politiques d’insertion professionnelle.
En France, « 76 000 jeunes ont quitté la formation initiale en 2021, sans diplôme ou avec un niveau équivalent au diplôme national du brevet », note le Cese. Le Gouvernement précise d’ailleurs à ce propos que « la lutte contre le décrochage scolaire constitue un enjeu majeur humain, social et économique », d’où la mise en place d’une stratégie globale au niveau national. Celle-ci s’inscrit dans une ambition européenne qui fixe, dans son plan « Éducation et formation 2030 », un taux de décrochage scolaire sur son territoire à 9 % d’ici cinq ans.
Selon le rapport, les différentes mesures déployées en France ont contribué à infléchir l’évolution du décrochage scolaire de près de 3,5 points sur la période courant de 2003 à 2019. Cette tendance mérite toutefois d’être réévaluée à la lumière des effets délétères de la crise sanitaire, notamment en matière de santé mentale. Les confinements auraient en effet poussé nombre de jeunes à quitter l’école prématurément et sans diplôme.
Si la santé psychologique est mise en cause dans le cadre d’une sortie prématurée du système, elle n’est toutefois pas le seul facteur à prendre en compte. Le conseil insiste en effet sur les dimensions sociale, familiale, scolaire et personnelle auxquelles répondent les pouvoirs publics par la prévention, l’intervention et la remédiation.
Une mesure emblématique est celle de l’obligation de formation de 16 à 18 ans (dans le cadre d’une scolarité ordinaire, d’un apprentissage, d’un service civique ou encore d’une formation). Concernant 150 000 mineurs, elle se révèle insuffisante du fait d’une communication défaillante, d’un système de repérage obsolète et de sanctions inexistantes.
Aussi le Cese préconise-t-il un rapprochement et une collaboration accrus avec les adolescents et leurs familles pour une meilleure compréhension des besoins.
