
Dans son rapport annuel sur l’état de la France consacré aux inégalités, le Cese oppose les territoires ruraux aux territoires urbains et à l’intérieur, les quartiers prioritaires aux zones plus favorisées.
Tributaire de multiples paramètres, tels que la mobilité, le logement et la formation, l’égalité des chances varie largement selon les territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains, avec des impacts sur l’orientation et l’emploi notamment.
État des lieux
De fait, 25 % des jeunes de 15 à 29 ans et plus du tiers de ceux âgés de 15 à 17 ans résident en zone rurale et se trouvent ainsi confrontés à une offre de services moindre en comparaison des zones urbaines.
Pour autant, les zones urbaines ne sont pas exemptes de précarité. Le Cese rappelle à ce propos que « 40 % des jeunes des QPV sont en situation de pauvreté, soit trois fois plus que la moyenne nationale ». D’ailleurs, les QPV ne concentrent que 60 % de jeunes scolarisés contrairement aux autres quartiers où ils représentent 70 %. De la même façon, le niveau de diplôme le plus élevé acquis en QPV ne dépasse pas le CAP ou le BEP, soit 22 % des personnes de moins de 25 ans, alors que la proportion n’excède pas 19 % ailleurs en ville.
Impact sur l’orientation
Le phénomène s’inscrit dans un environnement marqué par des spécificités en termes d’offre de formation et de niveau social. De fait, les jeunes, ne bénéficiant pas de moyens suffisants pour louer un studio – seuls 7 % des étudiants pouvaient se loger dans un Crous en 2023 –, se voient contraints de s’orienter dans une filière de proximité. Le Cese observe également que l’enseignement professionnel est privilégié dans les zones rurales et dans les villes moyennes, à l’inverse des zones urbaines denses.
Impact sur l’emploi
Si l’offre de formation est réduite dans les zones rurale et urbaine, l’emploi l’est tout autant. Ainsi, le taux de chômage s’avère supérieur à 20 % dans les QPV, lesquels comprenaient, en 2022, 15,7 % des demandeurs d’emploi de moins de 26 ans. Par ailleurs, « plus d’un quart des jeunes âgés de 16 à 25 ans en QPV ne sont, ni en études, ni en emploi (NEET), soit deux fois plus que ceux du même âge des environnements urbains ».
ZFU-TE, emplois francs, PIC… des initiatives indispensables
Bien qu’insuffisantes, différentes initiatives existent et contribuent à la neutralisation des inégalités, et ce faisant au renforcement de la cohésion sociale. Aussi le Cese craint-il la réduction des contributions publiques et l’arrêt de dispositifs, notamment celui des emplois francs interrompu en 2025.
