
L’Insee publie une nouvelle analyse consacrée à l’économie sociale et solidaire en Nouvelle-Aquitaine, mettant en évidence ses spécificités, sa dynamique de croissance et son rôle structurant dans les territoires.
Une nouvelle analyse portant sur l’économie sociale et solidaire (ESS) en Nouvelle-Aquitaine a été publiée le mois dernier par l’Insee. Pour rappel, l’ESS rassemble des organisations fondées sur la solidarité, l’utilité sociale et une gouvernance démocratique. Définie par la loi de 2014, elle regroupe quatre statuts — associations, coopératives, mutuelles et fondations — dont la lucrativité est strictement encadrée. L’étude met en lumière à la fois sa place significative dans le marché du travail régional, la prédominance des structures associatives dans un paysage largement tertiaire et ses caractéristiques sociales marquées.
Un poids important dans l’emploi régional
En 2022, l’ESS représente 263 000 emplois salariés en Nouvelle-Aquitaine, soit 12,2 % de l’ensemble des salariés de la région, une proportion supérieure à la moyenne nationale fixée à 10,8 %. Ce secteur est présent dans tous les territoires mais avec une intensité variable, souvent liée à la présence d’acteurs historiques comme les mutuelles. Les Deux-Sèvres affichent la part la plus élevée d’emplois relevant de l’ESS (19 %), devant la Creuse (17 %) et le Lot-et-Garonne (14 %). À l’inverse, la Gironde concentre certes un quart des emplois du secteur mais leur poids y demeure moindre (10 %).
Un secteur majoritairement associatif et ancré dans le tertiaire
Les associations demeurent les principaux employeurs de l’ESS : elles regroupent 72 % des salariés du secteur, devant les coopératives (16 %), les mutuelles (7 %) et les fondations (3 %). L’ESS est fortement orientée vers le tertiaire, qui concentre 93 % des emplois. Les activités médico-sociales et sociales, l’enseignement, ainsi que les activités financières et d’assurance constituent les principaux champs d’activité. Les arts, spectacles et loisirs complètent cette présence diversifiée. Les structures vont des petites associations aux grandes mutuelles, qui concentrent plus de la moitié de leurs salariés dans des établissements d’au moins 250 personnes.
Des caractéristiques sociales marquées
L’ESS se distingue également par une forte féminisation de ses emplois : 66 % des salariés sont des femmes, contre 46 % dans l’économie régionale. Les salariés y sont aussi globalement plus âgés, avec 33 % de personnes de 50 ans ou plus. Le recours au temps partiel est plus fréquent (30 %) et la part des CDI plus faible (74 %) que dans l’ensemble de l’économie. Les salaires reflètent les disparités internes du secteur : le salaire horaire net moyen atteint 14,2 €, proche du niveau régional, mais oscille de 12,7 € dans les associations à 19,6 € dans les mutuelles, où la proportion de cadres supérieurs est nettement plus élevée.
