
Un rapport d’information du Sénat publié en octobre 2025 formule 20 recommandations pour réduire l’écart entre le nombre de femmes et d’hommes dans les parcours scientifiques.
Les causes sont souvent connues : biais, stéréotypes, inégalités et violences tendent à écarter les femmes des carrières scientifiques. En résulte une représentation féminine réduite dans ces filières. Un rapport d’information publié par le Sénat en octobre note que moins d’un « tiers des chercheurs scientifiques et à peine un quart des ingénieurs en France sont des femmes. » Par ce travail d’enquête, la délégation aux droits des femmes entend leur faire place et, in fine, rendre la communauté scientifique « plus diverse et plus performante ».
Pour ce faire, les rapporteures formulent 20 recommandations présentées au gré des principales étapes du cursus, de l’école primaire à l’enseignement supérieur, en passant par le secondaire. Chacune de ces préconisations répond à une volonté de convaincre, d’encourager, de protéger et de faciliter.
S’il s’agit en effet, dès le primaire, de convaincre élèves et enseignants que les sciences sont faites pour les garçons comme pour les filles, il convient d’œuvrer, dans le secondaire, à une orientation égalitaire, notamment via des campagnes d’information ciblées et de prévention.
Quant à l’enseignement supérieur, du fait du « climat persistant de sexisme ordinaire » et de l’existence de Violences Sexistes et Sexuelles (VSS), le rapport souligne l’intérêt d’un plan dédié à ces questions. Quotas et dispositifs incitatifs (bourses, places en internat, espaces non mixtes, etc.) pourraient également contribuer à l’épanouissement des femmes dans ces filières en particulier.
Plus tard, une fois intégrées au milieu professionnel, les femmes s’évaporent peu à peu en raison du phénomène dit du « tuyau percé », autrement dit une déperdition des talents féminins due aux obstacles rencontrés : inégalités salariales, conciliation vie privée et vie professionnelle, VSS, etc. Face à ce constat, il importe, pour les auteures, de dynamiser le recrutement des femmes et de sensibiliser les entreprises aux enjeux de mixité.
Ce rapport s’inscrit dans un contexte où les hommes occupent 15 % des emplois scientifiques, alors que la part des femmes n’atteint que 11 %, soit un écart de quatre points, en deçà de la moyenne européenne, dont l’écart n’est que de deux points (13 % et 11 %). Plus largement, la compétitivité à l’échelle mondiale exige la formation, chaque année, en France, d’au moins 20 000 ingénieures et ingénieurs, ainsi que de 60 000 techniciennes et techniciens.
