Jaune budgétaire 2026 de la formation professionnelle : une année de ralentissement en perspective

Financement de la formation

Le Jaune budgétaire 2026 de la formation professionnelle, publié en annexe du projet de loi de finances, trace les contours d’une année de stabilisation de l’apprentissage, de rationalisation du CPF et de recentrage des dispositifs d’insertion.

L’État, troisième financeur de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage après les entreprises et les OPCO, livre en annexe du projet de loi de finances pour 2026 son bilan et ses intentions pour l’année à venir. Selon ce Jaune budgétaire, en 2024, hors dépenses directes des entreprises et de la fonction publique pour leurs propres agents, la dépense nationale de formation diminuait de 2,4 % par rapport à 2023.

Et, dans la continuité des efforts budgétaires demandés par le gouvernement, l’année 2026 devrait ainsi être placée sous le signe du ralentissement et de la stabilisation, après plusieurs années de croissance (+2,6 % en 2023, +13,0 % en 2022).

Au cœur des débats notamment, la « soutenabilité financière » de France compétences, caractérisée par un déséquilibre structurel en raison du développement massif de l’apprentissage et du succès du CPF. Le texte indique « qu’en 2026, France compétences devra poursuivre, avec l’appui de l’État, la recherche d’économies et l’optimisation de la gestion afin d’améliorer sa situation financière. » Cela se traduira notamment par une nouvelle convention entre l’État et l’opérateur.

Stabilisation de l’apprentissage et rationalisation du CPF

Le Jaune budgétaire 2026 confirme que la politique de l’apprentissage entre dans une phase de consolidation. Le nombre d’apprentis a drastiquement augmenté depuis la loi « Avenir pro » de 2018, mais en 2026 comme en 2025, l’heure est à la stabilisation.

Une logique de rééquilibrage se dessine : les aides aux employeurs sont désormais ciblées sur les petites entreprises et les premiers niveaux de qualification. L’objectif étant ainsi de maintenir les volumes sans creuser davantage le déficit. En parallèle, le Jaune évoque la nécessité des actions de contrôle afin de renforcer la qualité pédagogique des formations en apprentissage.

Le Compte personnel de formation (CPF), qui avait explosé entre 2020 et 2022, entre lui aussi dans une phase de stabilisation. En 2024, 1,4 millions de dossiers ont été validés, pour un coût global de 1,9 milliards d’euros. La mise en place d’un reste à charge pour les bénéficiaires a notamment réduit le nombre de formations engagées, tout en allégeant la charge pour les finances publiques.

Le Jaune indique que l’objectif de l’exécutif est d’orienter les financements du CPF vers les formations qui correspondent aux besoins du marché du travail, et de développer l’implication des financeurs tiers, notamment les employeurs.

Ciblage des demandeurs d’emploi par les politiques d’insertion

Le Jaune budgétaire 2026 de la formation professionnelle confirme la transformation progressive du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) en un dispositif plus restreint, centré sur les publics les plus éloignés de l’emploi. L’État consacre encore un budget à ce programme, prolongé jusqu’en 2027, mais la logique de massification qui avait prévalu au lancement laisse place à une approche plus sélective : les formations longues, les parcours qualifiants et les filières d’avenir sont privilégiés.

Dans les chiffres, en 2024, la dépense des Régions pour la formation continue des personnes en recherche d’emploi se réduit pour la deuxième année consécutive (-10,9% par rapport à 2023 et -3,5 % en 2023). Un recul en partie compensé par la progression des dépenses en faveur du secteur sanitaire et social : +6,7 % par rapport à 2023.