Les jeunes accueillis en missions locales

Leur accès aux métiers en tension

Orienter un jeune vers une formation menant à un métier en tension augmente ses chances de trouver un emploi. Mais une fois en emploi, peu de jeunes décident de continuer à exercer le même métier.  

Les jeunes ont une plus grande probabilité d’exercer le métier en tension pour lequel ils se sont formés si leur formation a été réalisée au cours de l’accompagnement en Mission Locale (en comparaison avec les jeunes ayant suivi une formation en amont du premier accueil). 

Les résultats sous-entendent également que les jeunes exercent un métier en tension car de nombreuses opportunités de recrutements sont proposées pour ces métiers, sans besoin de qualification. Mais une fois accueilli en Mission Locale, le fait d’être accompagné, de définir des projets de formation, de découvrir de nouvelles perspectives, de rencontrer des professionnels, permet au jeune de se projeter vers une situation d’emploi et ainsi d’affiner ses choix pour s’orienter vers un autre métier, mieux adapté à son projet. 

Leur entrées en Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) et Garantie jeunes au sein des Missions Locales

Le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) remplace la Garantie jeunes depuis mars 2022. Le gouvernement a pour ambition de rendre accessible le CEJ au plus grand nombre de jeunes et notamment aux plus éloignés de l’emploi, des services publics et ceux présentant des difficultés socio-économiques.  

La mise en œuvre du CEJ au sein des Missions Locales de Nouvelle-Aquitaine s’approche des résultats nationaux sur ces points, en termes d’objectifs ciblés initialement et de caractéristiques du public accueilli. L’étude souligne que le CEJ bénéficie en effet aux jeunes non diplômés, présentant un bas niveau de qualification, aux demandeurs d’emploi non-inscrits à Pôle emploi, mais également à un public peu mobile et résidant en QPV.  

Cependant, les ambitions d’insertion professionnelle à court terme rendent le CEJ moins accessible que la Garantie jeunes en milieu rural et Zone de Revitalisation Rurale (ZRR), alors qu’au niveau national, les jeunes de ZRR sont bien représentés.  

Enfin, l’étude souligne des difficultés de mise en œuvre du CEJ sur le terrain avec un dispositif qui a mis du temps à trouver son public, bien que son appropriation soit très contrastée en fonction des territoires. 

Impact de la loi « Obligation de formation »

Depuis septembre 2020, afin qu’aucun jeune ne soit laissé dans une situation où il ne serait ni en études, ni en formation, ni en emploi, l’obligation de se former est prolongée jusqu’à l’âge de 18 ans. Les Missions Locales sont chargées d’assurer le respect de cette obligation de formation pour tous les mineurs entre 16 et 18 ans, en situation de décrochage du système scolaire. 

Depuis la mise en œuvre de la loi, les mineurs en situation de rupture scolaire sont identifiés en plus grand nombre et accueillis plus rapidement au sein des Missions Locales. 

L’offre de service des Missions Locales évolue afin de proposer des accompagnements sur la durée, adaptés à ce public fragilisé par un parcours difficile. Les Missions Locales sont mieux identifiées comme acteur privilégié de la prévention du décrochage scolaire. Le travail collaboratif ainsi que l’implication des partenaires du territoire sont essentiels pour la mise en œuvre de solutions concrètes pour les jeunes. Les acteurs de terrain tels que les éducateurs spécialisés jouent un rôle important grâce à leur connaissance des mineurs, de leur famille et de leurs problématiques.  

Cependant L’obligation de formation reste encore largement méconnue des jeunes, des parents et de certains professionnels de l’accompagnement et de la formation. Les Missions Locales doivent ainsi assurer un travail chronophage d’information auprès de ces différents publics.