
Le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) est un dispositif qui conditionne une allocation à la réalisation de 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité. Le Céreq a étudié les effets de ce principe dans une note publiée fin novembre.
Une règle aux « effets ambivalents », qui « contribue en définitive à transformer profondément les missions des conseillers et leur relation avec les jeunes ». Voilà comment le Bref du Céreq publié ce 25 novembre 2025 décrit le conditionnement de l’allocation du Contrat d’Engagement Jeune (CEJ, voir notre fiche technique) à la réalisation de 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité.
Ce dispositif, qui concerne 300 000 jeunes de 16 à 25 ans sans emploi ni formation, propose un suivi renforcé et individualisé de 6 à 12 mois. Les bénéficiaires du CEJ doivent justifier de ces heures d’activité, dédiées à l’élaboration et à la mise en œuvre de leur projet professionnel, sous peine d’être privés de l’allocation ou exclus du dispositif.
Selon les conclusions de l’étude, le cadre strict de cette obligation se révèle sur le terrain « modulable » et « s’appuie essentiellement sur le recensement des démarches personnelles entreprises par les jeunes, que les conseillères apprécient à la fois sous l’angle de la qualité (pertinence des actions au regard du projet professionnel) et de la quantité (l’atteinte du quota hebdomadaire) ».
Une mise en œuvre variable selon les structures et les postures professionnelles
Dans les faits, l’étude constate une opposition inhérente au rôle du conseiller, entre d’un côté, le soutien, l’écoute et le développement de l’autonomie, et de l’autre, le contrôle, la prescription, et le respect de la norme. En conséquence, « on observe des ajustements constants et nécessaires autour de la règle des 15 à 20 heures, parfois par des contournements ou des stratégies d’adaptation ».
Et l’étude de décrire : « Quelle que soit la façon dont il est mis en œuvre, le quota horaire agit plus largement comme un levier de transformation de la relation entre conseillers et jeunes : il structure les échanges, redéfinit les missions, pèse et responsabilise des deux côtés ». Ainsi, si l’intensification de l’accompagnement n’est pas encore démontrée quand on compare le CEJ au précédent dispositif de la Garantie jeunes (une autre étude est en cours sur ce point), c’est plutôt la relation d’accompagnement qui semble évoluer avec cette obligation d’heures d’activités.
La préconisation des chercheurs ? « Une modulation plus progressive du volume horaire [qui] pourrait permettre d’intégrer les temporalités des jeunes les plus [éloignés] de l’emploi ».
